- Travail du jour : Lecture des documents et prise de notes
- Durée : 3h — Séance n°6 {12h30
- Absent : Gilardot, Chamontin Retard : Rousset (2h), Chartier (1h)
///La suite
Les dadaïstes décident de détruire l’Art pour mieux le reconstruire. Comme les cubistes, ils s’appuient sur les cultures primitivistes – afrique, océanie mais dépassent la simple relation formelle pour s’intéresser aux rites, aux cérémonies ou à la langue (ref. masque de Janco). De plus, comme les autres avant-gardes, les dadaïstes rédigent dans leurs revues des manifestes mais plûtot absurdes de leur démarche. DADA devient ainsi un mouvement collectif et international qui s’implante dans différents contextes sous différentes formes : en Allemagne avec Raoul Hausmann, George Grosz, John Heartfield ou Kurt Schwitters mais aussi à New York aux USA avec Marcel Duchamp, Francis Picabia ou Man Ray.D’un point de vue plastique, et dans un esprit de dérision absolue, les dadaïstes adoptent un principe général de révolte et de provocation artistique. Ils tentent de détruire la peinture traditionnelle. Notamment lorsque Marcel Duchamp s’attaque à une icône de l’histoire de l’Art (Mona Lisa) ou lorsqu’il invente ses readymades, autrement dit ses œuvres « déjà faites » qui deviennent œuvre d’art uniquement parce que l’artiste l’a décidé. Par ailleurs, les dadaïstes rejettent la démarche intellectuelle de l’artiste en réalisant des créations par le hasard (collage Arp). Enfin, les dadaïstes désacralisent l’art en utilisant des matériaux sans valeur, des détritus et des objets de « rencontre » qu’ils assemblent avec dérision sur des supports non conformes (carton, planches de bois). Graphiquement, la production DADA explore les possibilités visuelles des photocollages. Ils jouent avec les surimpressions et expérimentes les compositions désordonnées.
En conclusion, DADA pose la question de la nature et de la fonction de l’Art : qu’est-ce que l’Art ? Comment et pourquoi ? Qualifiés de dégénérés, voire de communistes, le courant dadaïste s’achèvera dans le milieu des années vingt avec la montée du nazisme. Cependant, en France, le courant Surréaliste poursuivra la démarche DADA en proposant une production onirique et figurative s’appuyant sur l’inconscient, le hasard ou le rêve.
5_ Les autres avant-gardes
En Hollande, Théo Van Doesburg et Gerrit Rietveld fondent le courant De Stijl, « le Style ». À l’aide de leur revue et de leurs productions, cette avant-garde tente le renouveau des arts appliqués et recherche la « forme pure » en se libérant de l’ornement et du superflu. Les œuvres De Stijl s’inscrivent dans l’esthétique abstraite et très géométrique du Néoplasticisme de Piet Mondrian. Celui-ci, proche de la démarche suprématiste de Malevitch, compose des surfaces de couleurs primaires et des lignes orthogonales noires et épaisses.
Dans le même temps, en Allemagne, une école, le Bauhaus, ambitionne de rétablir l’harmonie entre les différentes formes d’art. Elle entend abattre les cloisons qui séparent l’art de l’artisanat. Pour ce faire, l’enseignement est dispensé par des plasticiens de renom (Kandinsky, Klee, Itten, Moholy-Nagy). Il mêle la peinture, le théâtre, la mode, le design, la photographie, la typographie, l’architecture, etc. Les nazis mettront un terme à l’expérience de cette école en 1933. Les élèves et l’impulsion de cette tentative pédagogique fonderont les mouvements modernes et tous le design du XXe (le style international, le style Suisse, etc).
Pareillement, dans les pays scandinaves, Alvar Aalto et ses pairs proposent leur vision du design et de la modernité : inscription dans le contexte, utilisation de matériaux locaux et aussi une poésie de la forme.