PAUSE

Chers lecteurs, collègues enseignants, anciens élèves et autres curieux, après un peu moins d'une vingtaine d'années dans l'enseignement dont une bonne dizaine consacrée l'écriture quotidienne de ce blog, j'ai décidé de faire une pause afin d'exercer d'autres fonctions. Vous pourrez toujours consulter mes archives et ainsi découvrir le travail de mes élèves. Bonne lecture, Jean-Christophe DA VEIGA

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lundi 12 février 2018

Histoire de l'Art // TCV

Cours // 12 / Fauvisme et Expressionnisme
  • Travail du jour : Correction collective puis lecture de documents et prise de notes.
  • Durée : 3h — Séance n°1 {3h
  • Absent : Chamontin, De Smet           Retard : Rousset (1h)

Introduction :

Au début du XXe, il nait en France et en Allemagne deux courants aux langages plastiques expressifs forts : le Fauvisme et l’Expressionnisme. Ces courants confirment la rupture avec le style académique initiés dès la fin du XIXe siècle et annoncent avec puissance l’abstraction et les mouvements modernes.

1_ Le Fauvisme ou l’épreuve du feu

Dans la continuité des recherches chromatiques et picturales des postimpressionnistes, un groupe de jeunes peintres français exalte la puissance de la couleur et radicalise l’usage des contrastes colorés (1905 à 1907).



Appelé les « fauves » lors du Salon d’automne des indépendants de 1905, Henri Matisse, André Derain, Georges Rouault, Maurice de Vlaminck et Raoul Dufy proposent « une orgie de tons purs ». Ils séparent la couleur de sa référence à l’objet en libérant sa force expressive. Ils créent des contrastes violents en juxtaposant des masses colorées lumineuses et éclatantes. Ainsi, les couleurs se répondent, s’affrontent et se repoussent dans l’espace de la composition du tableau. Les formes sont simplifiées et le dessin délaissé au profit de la sensation colorée : l’émotion. Par ailleurs, la touche est visible et expressive. De même, la représentation devient subjective autrement dit elle est relative au regard et à l’humeur du peintre. Par exemple, dans Le portrait de Mme Matisse à la raie verte, Matisse expérimente beaucoup d’effets de matière. Le visage est vigoureusement taillé dans une couche de peinture épaisse. Matisse ne craint pas de faire brutalement jaillir la couleur verte sur le visage et les couleurs de fond encadrent en zones lumineuses contrastées.

Les peintres fauves exploitent les théories de la couleur (Chevreul) et les expérimentations picturales des divisionnistes (Signac, Cross). Par contre, les points deviennent des surfaces vibrantes et des masses colorées. De plus, les fauves s’inspirent fortement de la touche expressive et impulsive de Vincent Van Gogh (exposition Van Gogh en 1901). La touche fauve est donc puissante et rapide. Par ailleurs, les fauves étudient le travail de Gauguin (exposition Gauguin en 1903 et Matisse possède Le jeune homme à la fleur). Ils reconnaissent et exploitent la puissance du synthétisme : larges aplats de couleurs pures, formes cernées, représentation détachée du réel (visages verts, arbres bleus, fond rouge). La peinture fauve nie la profondeur et les volumes. Elle s’apparente plus à une mosaïque colorée.

Les principaux thèmes de la peinture fauve sont le portrait et le paysage. Vlaminck peint les bords de Seine (Chatou) mais les autres fauves peignent surtout la Provence (Collioure, Saint-Tropez). Comme les postimpressionnistes, ils recherchent la lumière qui leur apportera un contraste pur et puissant.